L’essentiel

  • 27% des jeunes de 15 à 19 ans fument en Suisse. Contrairement aux idées reçues, la grande majorité des jeunes ne fume pas.
  • Toutefois, la grande majorité des fumeurs adultes (87%) a commencé sa consommation avant 21 ans. La probabilité de commencer à fumer est ainsi faible une fois passé cet âge.
  • Les jeunes sont biologiquement et psychologiquement vulnérables. Plus on commence à fumer jeune, plus le risque de devenir un fumeur régulier est grand et plus il sera difficile d’arrêter.
  • Fumer ou non dépend d’une interaction complexe entre des facteurs liés à la personne, au produit et au contexte. Ces trois composantes s’influencent mutuellement.
  • Comme raison de consommer du tabac, les jeunes fumeurs évoquent le fait que cela devient une habitude. Cette notion d’habitude reflète une certaine idée de dépendance physique et/ou psychique.
  • Les jeunes constituent le principal public cible de l’industrie du tabac.

Combien de jeunes fumeurs?

La grande majorité des jeunes vivant en Suisse ne fume pas.

27% des jeunes de 15 à 19 ans fumaient en 2014 (contre 36% en 2001).

La plus grande proportion de fumeurs/ses se retrouve chez les 20-24 ans (33%) et les 25-34 ans (35%).

Le nombre de jeunes fumeurs diffère selon le niveau de formation scolaire : en 2009-2010, 33% des élèves des écoles professionnelles étaient fumeurs, contre 20% des élèves au gymnase.

A quel âge les jeunes commencent-ils à fumer ?

La grande majorité des fumeurs adultes (87%) a commencé sa consommation avant 21 ans. La probabilité de commencer à fumer est ainsi faible une fois passé cet âge.

Si les jeunes enfants présentent souvent une attitude de rejet envers le tabagisme, l’opinion vis-à-vis du tabagisme évolue au début de l’adolescence. Les premières expérimentations de la cigarette se font généralement autour de l’âge de 13 ans puis le nombre de fumeurs augmente rapidement dès l’âge de 15 ans. Les jeunes passent vite de la phase d’expérimentation à la consommation régulière de tabac et à la dépendance au produit.

En 2014, 12% des écoliers et 9% des écolières âgés de 15 ans fument au moins une fois par semaine. Environ 7% des jeunes de 15 ans fument tous les jours avec peu de différences entre les filles et les garçons.

Quels sont les risques de la consommation de tabac pour les jeunes?

Les jeunes sont biologiquement et psychologiquement vulnérables.

Outre les caractéristiques biologiques liées aux transformations qui se produisent lors de la puberté, il existe une vulnérabilité psychologique propre à l’adolescence qui explique pourquoi les addictions commencent souvent à cette période de la vie. L’asynchronisme de la maturation cérébrale est le phénomène essentiel. Le cerveau se développe tout au long de l’enfance et de l’adolescence. Ce processus de maturation va se produire dans chaque aire du cerveau (allant de l’arrière vers l’avant) mais pas au même moment, ce qui crée un décalage. Cela explique pourquoi les adolescents ont encore de la peine à anticiper, à planifier, et à contrôler leurs propres comportements (zone du cortex préfrontal dont la maturation se termine seulement vers l’âge de 25 ans).

Les jeunes qui fument deviennent plus vite dépendants au tabac que les adultes. Plus on commence à fumer jeune, plus le risque de devenir un fumeur régulier est grand et plus il sera difficile d’arrêter. Par ailleurs, les risques pour la santé (lien 1.3) de la consommation de tabac sont liés au nombre de cigarettes fumées par jour mais aussi surtout à la durée du tabagisme.

Pourquoi les jeunes fument-ils?

pourquoiFumer ou non dépend d’une interaction complexe entre des facteurs liés à la personne, au produit et au contexte. Ces trois composantes s’influencent mutuellement.

La personne

Des facteurs liés à la personnalité et à certaines caractéristiques de l’adolescence peuvent contribuer au début de la consommation de tabac. La tendance à prendre des risques, la curiosité pour de nouvelles expériences ou encore le besoin de transgresser des règles favorisent notamment l’expérimentation de la cigarette. Pour les jeunes, fumer est souvent un rite de passage à l’âge adulte.

L’estime de soi et la connaissance des dangers de la consommation jouent également un rôle dans le début de consommation : en effet une bonne estime de soi ainsi qu’une bonne connaissance des risques liés au tabagisme diminue la probabilité de commencer à fumer.

Des troubles psychologiques comme l’anxiété et la dépression peuvent encore favoriser la consommation de cigarettes.

Le produit

Plus l’accès au tabac est facile, plus les risques de commencer ou de continuer à fumer sont élevés. La diminution de l’accessibilité des cigarettes, notamment par l’augmentation du prix du paquet et l’interdiction de la vente de cigarettes aux jeunes de moins de 18 ans, permet alors de limiter la consommation de tabac.

Un autre facteur important expliquant la consommation de tabac est la nicotine présente dans les cigarettes et les autres produits du tabac. Le pouvoir addictif de la nicotine est en effet très élevé, fumer rend ainsi très vite dépendant et amène à poursuivre sa consommation.

Les substances ajoutées au tabac (appelées additifs rendent également le produit plus attractif, encourageant ainsi la consommation et favorisant la dépendance des fumeurs.

A côté des cigarettes, il existe une variété de produits du tabac (shisha, tabac à rouler, cigarette mentholée, etc) qui peuvent rendre dépendant et amener à la consommation de cigarettes.

Le contexte

Les parents et les frères et sœurs jouent un rôle important dans le tabagisme de l’adolescent. Quand les parents fument, ou ont fumé, il y a plus de risques que leur adolescent commence à fumer. Le tabagisme des parents avant la naissance de l’enfant aurait lui aussi une influence. De plus, une étude récente a montré qu’avoir des parents fumeurs est lié à un plus faible taux de volonté d’arrêt.

A l’adolescence, la cigarette peut aussi être utilisée comme un moyen de se rebeller contre ses parents ou d’appartenir à un groupe. Des études ont montré que l’initiation au tabac est aussi favorisée par la pression du groupe des pairs. Cependant, il semble que cette influence joue un rôle surtout dans l’expérimentation, beaucoup moins dans le développement d’une consommation régulière ou d’une dépendance.

Au niveau de l’environnement scolaire et professionnel, le stress lié au travail scolaire est également un facteur qui augmente le risque de commencer à fumer.

La publicité pour le tabac favorise aussi la consommation de cigarettes. Visant les enfants et adolescents, elle est très répandue et a pour effet de banaliser la consommation de tabac.

Les différentes réglementations (l’interdiction de toute publicité, les réglementations sur les emballages des paquets de cigarettes et les mises en garde, l’interdiction de fumer dans les lieux publics, l’interdiction de vente aux mineurs) ont, quant à elles, pour effet de limiter la consommation de tabac chez les jeunes.