Cigarette électronique: que savons-nous?

Les cigarettes électroniques (ou «e-cigarettes») sont généralement composées d’une batterie, d’un vaporisateur électrique, d’une cartouche (contenant des arômes, et souvent du propylène glycol pour la production de vapeur) et d’un embout buccal. Leurs utilisateurs sont appelés «vapoteurs». La vente de cartouches contenant de la nicotine est autorisée en Suisse.

D’après les connaissances scientifiques actuelles et comparées à la grande toxicité de la cigarette traditionnelle, les cigarettes électroniques sont moins nocives que les cigarettes traditionnelles. Un fumeur qui renonce complètement au tabac au profit de la cigarette électronique, réduit les risques pour sa santé mais ne résout pas le problème de dépendance à la nicotine. La consommation régulière d’e-cigarettes contenant de la nicotine provoque, tout comme celle des cigarettes traditionnelles, une forte dépendance.

Les cigarettes électroniques avec nicotine peuvent aider à arrêter de fumer. Ceci dit, vu les données disponibles, on recommande en priorité l’accompagnement médical et les médicaments d’aide à l’arrêt, notamment les substituts nicotiniques.

Il est à ce jour difficile de savoir dans quelle mesure la cigarette électronique peut constituer une «porte d’entrée» dans le tabagisme, en particulier chez les jeunes. Certaines e-cigarettes contiennent des substances aromatiques sucrées qui peuvent attirer les enfants et les jeunes.

Compte tenu des incertitudes actuelles et dans une perspective de protection de la jeunesse, le principe de précaution doit prévaloir : les enfants et les mineurs ne devraient pas avoir accès aux cigarettes électroniques. La loi fédérale sur les produits du tabac interdit la vente aux mineurs, normalement dès 2024. La mise en œuvre de l’initiative « enfants sans tabac » permettra ensuite d’interdire la publicité qui atteint les jeunes.

Face au recul des ventes de cigarettes dans les pays développés, l’industrie du tabac investit dans la recherche et le développement de nouveaux produits dits à «nocivité réduite».

Pour plus d’informations: Produits du tabac | Unisanté (unisante.ch)

Les puffs: qu’est-ce que c’est ?

En 2020, des cigarettes électroniques jetables (communément appelées « puffs ») sont apparues sur le marché. Certaines ressemblent à s’y méprendre à des surligneurs colorés.

Pour les jeunes, ces nouvelles cigarettes électroniques sont ludiques,  pratiques (pas besoin de les remplir soi-même ou de changer les recharges de liquides) et peu onéreuses.

Ces dispositifs permettent une consommation discrète (aérosol peu visible,
odeurs de bonbon, sans odeur de fumée). D’un prix proche de celui d’un paquet de cigarettes conventionnelles, leurs arômes de fruits ou de menthol, ainsi que leur marketing sur les réseaux sociaux, ciblent fortement les jeunes qui ne s’aperçoivent pas qu’ils consomment un produit nocif et addictif.

En effet, ces « puffs » soulèvent d’importantes inquiétudes, puisqu’elles risquent d’être une porte d’entrée dans le tabagisme, notamment chez les jeunes, de par la gestuelle qu’elles impliquent et leur potentiel addictif très élevé (généralement le liquide contenant une forte teneur en nicotine).

Même si leurs effets sur la santé à long terme restent à ce jour inconnus, elles peuvent exposer à des substances chimiques nocives, dont certaines cancérigènes.

De plus, le fait qu’il s’agisse de produits jetables et à usage unique soulève également d’importantes préoccupations environnementales (impact écologique lié à l’élimination du produit et de sa batterie).

Unisanté et Promotion santé Valais se sont associés afin d’évaluer l’usage et les représentations des puffs chez les jeunes de 14 à 25 ans en Suisse romande. Cette étude montre que beaucoup ont déjà testé ces nouveaux produits et qu’un·e jeune sur huit en consomme fréquemment. Pour protéger la jeunesse, les réglementations doivent être renforcées.

Pour plus d’informations:

Cannabis et tabac: quels liens?

La consommation couplée de tabac et de cannabis est de plus en plus fréquente, en particulier chez les adolescents.

Souvent, les jeunes commencent par fumer des cigarettes puis y mélangent du cannabis. Mais l’inverse est aussi vrai: le cannabis peut amener à la consommation de cigarettes. Cela s’explique par le fait que dans la majorité des cas, les joints contiennent également du tabac. Par conséquent, les jeunes consommateurs de cannabis sont plus à risque de devenir dépendant à la nicotine présente dans le tabac. Cela d’autant plus si la consommation de

cannabis est fréquente et commencée très jeune. Ainsi, on sait aujourd’hui que la consommation de tabac facilite le passage à la consommation de cannabis et vice-versa.

La fumée des joints comporte les mêmes substances que celles contenues dans la fumée de cigarette et donc les mêmes risques pour la santé avec en plus les effets psychoactifs liés au cannabis. A noter aussi que le sevrage tabagique est plus difficile en cas de double dépendance.

Alcool et tabac: quels liens?

La consommation d’alcool chez les jeunes peut inciter à consommer du tabac.

Comment expliquer ce lien alcool / initiation au tabac? Boire beaucoup limiterait la capacité d’attention, ce qui induirait qu’un individu ayant consommé beaucoup d’alcool aurait plus de risque de se laisser tenter par une cigarette que de la refuser. Autre théorie : avec le temps, l’alcool agit comme stimulus entraînant un besoin de fumer. L’alcool et le tabac agissent sur la même zone du cerveau, zone où la dépendance prend naissance et se maintient active (circuit de la récompense).

 

Poids et tabac: quels liens?

La nicotine modifie et accélère le métabolisme. Elle entraîne une plus grande dépense d’énergie. En fumant régulièrement, on n’a pas son poids normal, mais un poids inférieur à son poids normal à cause de la nicotine.

Fumer exerce une influence sur le poids corporel mais ce n’est en aucun cas un moyen de gérer son poids. Les femmes et les jeunes filles s’imaginent souvent que fumer va les aider à contrôler leur poids. Or, bien que la nicotine fasse effectivement brûler davantage d’énergie, elle diminue également la forme générale. Une nourriture équilibrée et la pratique d’un sport sont une alternative bien plus saine pour maintenir son poids corporel.