- La fumée de tabac contient plus de 7’000 substances chimiques, dont près de 70 sont cancérigènes.
- Le tabagisme cause 9’500 décès par année en Suisse; c’est la principale cause de décès évitable. Fumer cause ou aggrave de nombreuses maladies.
- Le tabac comprend naturellement de la nicotine, une substance qui rend très vite et très fortement dépendant.
- Le tabac peut être fumé, absorbé de manière orale ou prisé. Toutes les formes de tabac entraînent une dépendance à la nicotine et sont à l’origine de maladies et de décès.
- Il est à ce jour difficile de savoir dans quelle mesure la cigarette électronique constitue une «porte d’entrée» dans le tabagisme, en particulier chez les jeunes.
- Récemment, des cigarettes électroniques jetables (communément appelées « puffs ») sont apparues sur le marché. Leurs arômes fruités, ainsi que leur marketing agressif sur les réseaux sociaux, ciblent fortement les jeunes qui ne s’aperçoivent pas qu’ils consomment un produit nocif et addictif.
- La consommation couplée de tabac et de cannabis est fréquente, en particulier chez les adolescents. La consommation de tabac facilite le passage à la consommation de cannabis et vice-versa.
- La consommation d’alcool chez les jeunes peut inciter à consommer du tabac.
- Fumer exerce une influence sur le poids corporel mais ce n’est en aucun cas un moyen de gérer son poids.
- Le tabagisme affecte principalement les systèmes respiratoire, cardiovasculaire et musculaire. En ce sens, il agit directement sur les performances sportives.
Catégorie : tabac
Quelles substances se trouvent dans la fumée?
Les cigarettes contiennent de nombreuses substances toxiques. Certaines se trouvent directement dans la feuille de tabac, d’autres apparaissent lorsque la cigarette brûle et certaines ont été ajoutées par les fabricants de cigarettes (additifs). La fumée de tabac contient plus de 7’000 substances chimiques, dont près de 70 sont cancérigènes.
Nicotine
Présente à l’état naturel dans les feuilles de tabac, la nicotine est la principale substance responsable de la dépendance. Elle a des effets au niveau physique et psychique qui varient selon le dosage. La nicotine augmente le rythme cardiaque, la pression artérielle et le métabolisme (augmentation des dépenses énergétiques, ralentissement du stockage des graisses, diminution de l’appétit). Elle favorise également l’état d’éveil, la concentration et la mémoire. De petites doses de nicotine peuvent être mortelles pour l’enfant. La nicotine est classée parmi les neurotoxines les plus dangereuses.
Goudrons
La fumée des produits du tabac comprend des milliers de substances chimiques souvent regroupées sous le terme de «goudrons». Les goudrons sont produits lorsque la cigarette se consume. Ils se déposent dans les voies respiratoires et dans les poumons et certaines particules passent dans le sang. Ils se propagent ainsi dans tout le corps et sont la principale cause des cancers liés au tabagisme. A noter que la quantité de goudrons indiquée sur le paquet de cigarettes est standardisée en laboratoire et bien inférieure à la quantité réelle absorbée par le corps.
Monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique qui se dégage quand le tabac est brûlé. Il pénètre dans les poumons puis dans le sang où il va prendre la place de l’oxygène. Le fumeur a donc moins d’oxygène à disposition pour le fonctionnement de ses muscles et organes (cœur, cerveau, etc). La circulation sanguine est plus difficile. Le monoxyde de carbone endommage aussi les vaisseaux sanguins et peut causer des maladies cardiovasculaires, par exemple des infarctus du myocarde.
Substances irritantes
Les substances irritantes contenues dans la fumée du tabac empêchent l’autonettoyage des voies respiratoires. Pour se défendre et piéger ces particules, l’organisme produit alors du mucus qui constitue un terrain favorable pour les virus et les bactéries. Ces substances sont à l’origine des maladies respiratoires (bronchite, asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), etc).
Additifs
Certaines substances sont ajoutées au tabac par les fabricants de cigarettes. Ces additifs représentent environ 10% du poids total des cigarettes.
Ils ont pour but de:
- masquer le goût amer et la forte odeur de la fumée inhalée (ex: vanille, sucres);
- adoucir la fumée inhalée, réduisant ainsi l’irritation qu’elle cause aux voies respiratoires (ce qui en réalité cache tout signal du danger que représente la fumée de cigarette) (ex: menthol);
- augmenter l’effet de la nicotine (ex: ammoniaque, cacao, sucres);
- blanchir la fumée et les cendres de la cigarette;
- améliorer l’aspect de la cigarette.
En bref, les additifs rendent les cigarettes plus attrayantes en masquant certains des effets indésirables liés à l’inhalation de fumée de tabac.
Pour plus d’informations: Fiches d’information sur les additifs du tabac de l’OFSP
Quels sont les risques liés au tabagisme?
Le tabagisme est la principale cause de décès évitable. Fumer cause ou aggrave de nombreuses maladies. Un fumeur sur deux meurt à cause du tabac.
En Suisse, le tabagisme est responsable de plus de 9’500 décès par an. Le nombre de décès liés au tabac est bien plus élevé que le nombre de décès liés à l’alcool, aux suicides, aux accidents de la circulation, aux homicides involontaires, aux drogues illégales et au SIDA réunis.
Le tabac affecte presque tous les organes du corps, contribuant à de nombreuses maladies graves, outre le cancer du poumon.
Cancers
Certaines substances chimiques contenues dans la fumée favorisent le risque d’apparition de différents types de cancers: atteignant les poumons puis véhiculées par le sang dans tout le corps, elles initient des changements cellulaires. C’est pourquoi fumer augmente le risque de développer de nombreux cancers: notamment poumons, bouche, œsophage, estomac, foie, pancréas, vessie, reins et leucémie. La consommation de tabac est, de loin, le principal facteur de risque évitable de cancer.
Maladies cardiovasculaires
Fumer constitue l’un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. En effet, le tabagisme favorise l’artériosclérose, un épaississement de la paroi des artères, de même que la formation de caillots; il diminue l’oxygénation des tissus. Fumer accroît le risque d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral, d’anévrisme et de l’artériopathie des membres inférieurs.
Maladies respiratoires
La fumée du tabac entraîne une inflammation des voies respiratoires, réduit l’efficacité des échanges gazeux et peut conduire à la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). La BPCO est considérée comme la cinquième cause de mortalité dans les pays industrialisés (80 à 90% des cas de BPCO sont dus au tabac).
Le système de défense et d’autonettoyage des poumons se dégrade chez les fumeurs, qui contractent plus facilement des infections respiratoires. La « toux du fumeur » et les expectorations sont des symptômes couramment observés.
Autres risques
Le tabagisme entraîne des dommages touchant la peau, les dents, les gencives, les yeux. Il favorise l’ostéoporose, le diabète et les complications opératoires.
Le tabagisme a aussi un impact sur la santé sexuelle et sur le système reproducteur. La fumée provoque chez les femmes une baisse de la fertilité et diminue la qualité du sperme des hommes.
Pour les femmes, l’association tabac et pilule a des effets néfastes. D’une part, le tabagisme peut entraîner une moins grande efficacité de la contraception. D’autre part, cette association favorise également le cancer du col de l’utérus lié au virus HPV (Human Papilloma Virus). L’interaction tabac et contraception a surtout des effets néfastes sur la circulation sanguine ; elle augmente nettement le risque d’accident cardiovasculaire. Néanmoins, il vaut tout de même mieux associer contraception et tabagisme que de renoncer à toute forme de contraception si l’on fume.
Pour plus d’informations: Risques et maladies liés au tabagisme
La dépendance au tabac: qu’est-ce que c’est?
Le tabac comprend naturellement de la nicotine, une substance qui rend très vite et très fortement dépendant. Des premières cigarettes fumées par curiosité ou pour imiter les autres, le fumeur débutant passe rapidement à une consommation occasionnelle puis régulière de tabac. Il devient ensuite difficile d’arrêter. Par ailleurs, plus un fumeur commence jeune, plus le risque de devenir dépendant est élevé.
La dépendance se caractérise par un désir compulsif de consommer, le besoin d’augmenter les doses pour avoir le même effet, la difficulté à diminuer ou arrêter de consommer, la poursuite de la consommation malgré les effets négatifs (ex: dangers pour la santé) et l’apparition de troubles physiques et/ou psychiques à l’arrêt (symptômes de manque).
Lorsque la concentration de nicotine dans le sang diminue, le fumeur ressent alors des effets négatifs dus au manque de nicotine (irritabilité, nervosité, baisse de la concentration, etc), ce qui va le pousser à reprendre une cigarette. Ce sont donc ces effets négatifs qui le conduisent à continuer de fumer, plutôt que la recherche de sensations positives.
La dépendance est un phénomène complexe qui regroupe la dépendance physique, psychologique et comportementale.
Pour plus d’informations: Dépendance
Quels sont les différents modes de consommation du tabac?
Le tabac peut être fumé, absorbé de manière orale ou prisé. Toutes les formes de tabac entraînent une dépendance à la nicotine et sont à l’origine de maladies et de décès.
Tabac fumé
Cigarettes
La majeure partie des fumeurs fument des cigarettes produites industriellement. De nouvelles catégories ont fait leur apparition au fil des ans. Citons parmi elles:
Les cigarettes dites «légères»
Elles affichent sur les paquets des taux de nicotine et de goudrons plus bas que ceux des cigarettes classiques. Cela fait croire qu’elles sont moins dangereuses alors qu’elles sont tout aussi dangereuses que les cigarettes classiques. C’est la raison pour laquelle les termes «light», «mild» ou «légères» ont été interdits – ce qui n’a pas empêché les industries du tabac de réintroduire cette notion par le biais de codes couleur (exemple: rouge = plus fort).
Cigarettes «sans additifs», «biologiques», «naturelles»
Les fabricants de tabac commercialisent également des cigarettes «naturelles» ou «propres» qui sont supposées ne contenir aucun additif. Avec ou sans additifs, tous les produits du tabac sont la cause de graves maladies et peuvent entraîner une dépendance. Il n’existe pas de cigarette sans danger: la fumée inhalée contient de toute façon de la nicotine présente dans le tabac, des goudrons et du monoxyde de carbone présents à cause de la combustion.
Cigarettes roulées à la main
Les cigarettes roulées à la main séduisent de plus en plus de fumeurs, surtout chez les jeunes. Elles reviennent moins cher que les cigarettes en paquet et sont perçues comme plus « naturelles » et donc moins mauvaises pour la santé. Pourtant, elles sont aussi toxiques que les cigarettes classiques. Les risques pour la santé sont comparables.
Cigares et cigarillos
Les cigares et les cigarillos contiennent en général plus de tabac que les cigarettes et leur taille est variable.
Beaucoup de personnes pensent que les cigares sont moins dangereux que les cigarettes. En réalité, fumer des cigares a autant d’effets négatifs sur la santé que les autres modes de consommation de tabac. Une bouffée de fumée de cigare contient plus de nicotine, de substances toxiques et cancérigènes qu’une bouffée de fumée de cigarette. Les fumeurs de cigares présentent une forte dépendance et courent un risque important de cancers (poumon, bouche, gorge, etc) et de maladies cardiovasculaires.
Pipes à eau (narguilés, shishas, houkas ou bangs)
La pipe à eau est de plus en plus populaire auprès des jeunes adultes. Cela en raison de ses parfums agréables, de son côté exotique et de sa nature présumée sans danger. Le tabac adouci et aromatisé utilisé dans une pipe à eau peut donner envie à un certain nombre de personnes, particulièrement les jeunes, de commencer à fumer.
Contrairement à une idée répandue, la pipe à eau présente les mêmes risques pour la santé que fumer des cigarettes. L’eau ne filtre pas les substances toxiques contenues dans le tabac. La consommation d’une cigarette dure environ 5 minutes, celle d’une pipe à eau environ 50 minutes; ce qui implique une consommation de fumée plus importante comparée à la consommation d’une cigarette. Une séance de narguilé d’une heure correspond à l’inhalation (absorption) de 100 à 200 fois le volume de fumée inhalée par cigarette.
Tabac non fumé
Tabac à chiquer, snus ou tabac oral: les fabricants de tabac présentent ces produits comme des alternatives aux cigarettes quand il est interdit de fumer (par exemple dans les lieux publics) et comme des «produits plaisir».
Or ces modes de consommation comportent également des risques pour la santé. De nombreuses personnes consomment du tabac non fumé pour avoir les effets psychoactifs de la nicotine : bien-être, baisse du stress et diminution de l’appétit. La dépendance qui se crée avec le tabac non fumé pourrait inciter les consommateurs de tabac oral à se tourner vers la consommation de tabac fumé. Des études ont mis en avant cet effet, en particulier chez les adolescents.
De plus, selon le mode d’administration et les circonstances de son usage, le tabac non fumé peut être considéré comme un «produit dopant». En effet, la nicotine employée sous forme de substitut, mâchée ou inhalée, s’avère être un «psychotrope puissant» consommé par les sportifs.
Snus et tabac à chiquer
Le snus est du tabac moulu conditionné en pâte humide avec laquelle on forme des boulettes à glisser entre la lèvre et la gencive. Il est aussi disponible dans des sachets, qui ressemblent à de petits sachets de thé.
Le tabac à chiquer ou à mâcher peut être vendu en Suisse. Par contre, le commerce de snus est interdit, comme partout ailleurs dans l’Union Européenne (sauf en Suède). L’importation de petites quantités pour une consommation personnelle n’est pas punissable.
Avec le snus et le tabac à chiquer, la nicotine pénètre dans le corps par la muqueuse buccale et peut rendre dépendant. Ils contiennent de plus des substances qui peuvent provoquer des cancers, notamment de la bouche et du pancréas. Une consommation régulière peut abîmer les dents, les gencives et la muqueuse buccale.
Tabac à priser
Le tabac à priser se présente sous la forme d’une fine poudre, souvent vendue en petites boîtes métalliques. Il est généralement sec et souvent aromatisé (menthe, eucalyptus, cannelle, etc).
Le tabac à priser est déposé en petites quantités sur le dos de la main puis est aspiré par une narine, puis par l’autre. La nicotine pénètre dans le corps par les muqueuses nasales, ce qui peut rendre aussi dépendant qu’en fumant. Le tabac à priser, comme tous les produits du tabac, contient des substances cancérigènes.